Faire place aux enfants et aux
jeunes dans la ville

Nos villes sont-elles conçues pour les enfants ? Quelle place leur accorde l’aménagement urbain ?

Thierry Paquot, philosophe, spécialiste de l’urbanisme et grand défenseur des enfants, est l’auteur de Pays de l’enfance, aux éditions Terre Urbaine. Au micro du podcast « Les adultes de demain », il explique quelle est la place des enfants dans la ville et pourquoi ils sont devenus les grands oubliés de l’urbanisme. Il livre quelques pistes pour que les enfants retrouvent une place dans les villes des sociétés modernes.

Projet pionnier, « La Ville des Enfants » a été créé par Francesco Tonucci dans sa ville natale des Marches de Fano. Le projet aborde la situation de crise que connaît la ville moderne. Une ville qui a répondu aux besoins d’un seul type de citoyen, homme, adulte, travailleur et motorisé. Une ville dont l’espace public n’est pas un scénario de rencontre et de divertissement, mais plutôt une réalité imprégnée de graves problèmes de circulation, de congestion, d’insécurité et de pollution.

Ce projet propose d’écouter les enfants, de demander leur point de vue, d’écouter leurs idées, leurs protestations et leurs propositions, pour que les politiques publiques s’imprègnent de la singularité et de la force de la pensée des enfants. 

Les actions mises en œuvre et à partager

Marseille diffuse aux commerçants un autocollant « Marseille à hauteur d’enfants » à apposer sur leur vitrines pour indiquer qu’un enfant peut se réfugier en cas de besoin, demander un verre d’eau, appeler un parent, utiliser les toilettes.

Lyon a créé en 2020 une délégation municipale spécifiquement dédiée à la « Ville des Enfants » et développé des rues apaisées aux abords des écoles, végétalisé les cours et créé des dispositifs de participation pour les enfants. L’élu témoigne dans le podcast « Les adultes de demain ».

À Bagneux, des enfants de centres de loisirs ont réalisé une carte subjective de leur quartier, avec l’appui d’animateurs, qui permet de comprendre comment ils y vivent. Une étape riche d’enseignements pour prendre des décisions adaptées aux enfants.

L’Ademe a mené en 2023 une étude sur l’urbanisme à hauteur d’enfant en analysant 13 projets d’espaces publics, de toutes tailles et implantés partout en France, en associant les enfants. Elle propose 6 leviers pour passer d’une ville fonctionnelle à un modèle résilient de ville relationnelle et conviviale. 

De nombreuses collectivités, structures de quartier et associations organisent des « rues aux enfants » avec l’appui du collectif Rues aux enfants, Rues pour tous, aménagent temporairement des rues pour faire découvrir de nouveaux usages.

À Cayenne, les membres du Conseil municipal des enfants ont souhaité renforcer la sécurité aux abords des écoles. Avec l’appui des services techniques, d’une école d’art locale et des enfants d’école primaire, ils ont peint des fresques sur les passages piéton.

En 2024, Montpellier est devenue la première ville française à rejoindre officiellement le réseau international « Ville des enfants ». La ville a aussi lancé son laboratoire « Ville à hauteur d’enfants », un espace participatif qui associe enfants, experts et acteurs locaux pour intégrer les besoins et propositions des plus jeunes dans la gouvernance urbaine.

Agir avec l'anacej

L’Anacej travaille sur ce sujet avec ses adhérents à travers les rencontres du réseau, l’accompagnement personnalisé, la formation, les Prix Anacej, le Comité Jeunes, les publications et lettres d’information, le relais d’actions des partenaires nationaux…

 

Quelques exemples récents :

 

Lors des rencontres nationales en 2023 à Lyon, la ville a présenté son programme d’aménagement des rues devant les écoles ; l’Anacej qui est membre fondateur du collectif Rues aux enfants Rues pour tous diffuse régulièrement à ses adhérents les ressources et appels à projet…