Agir en transversalité

Construire et mener des politiques ambitieuses avec les enfants et les jeunes nécessite de travailler en transversalité, au sein de la collectivité et avec les autres acteurs du territoire.

Cette modalité est une contrainte, elle exige de la méthode et du temps, mais aussi une richesse pour transformer une vision en réalité concrète pour les jeunes.

En 2015, le ministère de la jeunesse a lancé un appel à projets national en faveur de la jeunesse au sein du programme d’investissements d’avenir (PIA), favorisant une approche par l’expérimentation d’une politique globale et intégrée coconstruite avec les jeunes.

Dans son cahier « Politiques intégrées de jeunesse : une action publique renouvelée ? », l’INJEP analyse des projets menés dans 7 territoires et propose des leviers d’action.

lES Constats dans les territoires

La multiplicité des acteurs intervenant dans les domaines de l’enfance et de la jeunesse favorise un manque de visibilité globale et un fonctionnement en silo parfois incohérent.

Au sein même des collectivités, trop d’élu·e·s travaillent de façon isolée même s’il existe un plan de mandat. L’efficacité est freinée par le manque d’identification et d’interconnaissance des acteurs, le manque de visibilité sur la gouvernance, le manque de formalisation et de capitalisation surtout quand les personnes sont amenées à changer.

 

Ce fonctionnement entraîne pour les publics, enfants et jeunes, des difficultés pour connaître les services auxquels ils ont droit et y avoir accès. La plupart des élu·e·s et professionnel·le·s pensent que les jeunes s’en rendent compte et que cela peut entraîner une démobilisation et une perte de confiance.

Les actions mises en œuvre et à partager

Au sein de la collectivité :

À Montfermeil, deux réunions tous les 3 mois rassemblent le Directeur général des services et l’ensemble des services pour travailler en transversalité.
À Strasbourg, la dynamique entre les services est impulsée par les élu·e·s qui parviennent à travailler en transversalité.
Dans le Département de Haute Garonne, est institué le « réflexe jeunesse » pour tous, élu·e·s et services quels qu’ils soient.
À Paris, plusieurs démarches ou projets favorisent la transversalité: Tous les ans est établi un Bleu Budgétaire jeunesse qui implique tous les services. Une veille jeunesse hebdomadaire est partagée à des agents de différentes directions. Chaque année, une étude associe à la direction jeunesse une direction sectorielle. Exemples : en 2023 étude sur le droit aux vacances avec la direction des affaires scolaires et la CAF, en 2024 étude sur les freins et leviers pour décohabiter avec la direction du logement, la CAF et les foyers de jeunes travailleurs. Ces études donnent lieu à des restitutions (appelées « enjeux jeunesse ») avec des chercheurs, élu·e·s de la Ville et spécialistes des directions pour les agents (ouverts parfois à l’externe).

Avec d'autres partenaires :

Les Schémas départementaux de service aux familles (SDSF) permettent à l’ensemble des acteurs de la politique familiale de réaliser des diagnostics partagés et un plan d’action concerté. Ils comportent un volet jeunesse. Ils sont pilotés par le Comité Départemental des Services aux Familles (CDSF) présidé par le Préfet de département et animé par la CAF.
L’Académie de Strasbourg a lancé un observatoire académique de l’engagement. Ce dispositif permet de rassembler autour de l’École les collectivités et les associations afin de dresser un état des lieux des initiatives, de valoriser les parcours des jeunes engagés et d’organiser des évènements académiques pour partager et innover.
Les Conventions Territoriales Globales (CTG) instaurées entre les collectivités et la CAF impliquent un diagnostic transversal prenant en compte de nombreux acteurs.
À Arras, les comités de pilotage des cités éducatives rassemblent l’ensemble des acteurs.
À Lyon, la Mission jeunesse diffuse chaque mois une newsletter à l’ensemble des acteurs jeunesse du territoire. Elle s’appuie aussi sur les besoins exprimés par les jeunes pour construire les partenariats avec les associations.

Par des démarches de projet :

Travailler sur une problématique ciblée favorise la transversalité, parfois plus que d’en faire un principe. Ces expériences doivent permettre de tirer des enseignements pour développer cette culture dans l’organisation.

Schiltigheim a développé la transversalité notamment à travers un projet contre le harcèlement.
Les structures jeunesse rassemblant différents acteurs favorisent leur travail en commun, comme le QJ Quartier jeunes à Paris ou la MDA Maison des ados de l’Hérault.
Strasbourg a adopté une charte de la ville à hauteur d’enfants, document de référence pour de nombreux élu·e·s et services.
À Allonnes, les élu·e·s parrainent des jeunes ce qui les incite à avoir une approche plus large que leur délégation.

Agir avec l'anacej

L’Anacej travaille sur ce sujet avec ses adhérents à travers les rencontres du réseau, l’accompagnement personnalisé, la formation, les Prix Anacej, le Comité Jeunes, les publications et lettres d’information, le relais d’actions des partenaires nationaux…

 

Quelques exemples récents :

 

En 2024 une rencontre du réseau des départements a été consacrée à l’animation de réseau des collectivités ; les rencontres du réseau organisées en partenariat avec des adhérents leur permettent d’impliquer de nombreux élu·e·s, services et partenaires, l’enquête publiée en 2023 sur les politiques jeunesse des intercommunalités traite notamment de l’intégration.