Selon les rapporteurs d’une mission « flash » de l’Assemblée nationale en 2023 sur l’éducation critique aux médias, de « véritables déserts de l’éducation aux médias » excluent une partie de la population de l’accès à ces connaissances.
37% des 18-24 ans et 29% des 25-34 ans rencontrent des difficultés dans leurs démarches administratives contre 21% dans l’ensemble de la population
D’après les chiffres publiés par la Caisse des dépôts en 2022
24 % des jeunes de 18 à 30 ans affirment avoir été en situation de non-recours au cours des douze derniers mois et 33 % déclarent ne pas savoir s’ils ont bénéficié de tous les droits auxquels ils pouvaient prétendre
Selon les données du Baromètre DJEPVA sur la jeunesse 2021
35 % des 18-30 ans rencontrent parfois (25 %) ou souvent (10 %) des difficultés pour remplir leurs démarches administratives contre 17 % pour les plus de 30 ans
D’après une analyse secondaire des données du Défenseur des droits
Les membres de notre réseau s’accordent sur le rôle essentiel que joue l’accès à l’information pour les jeunes : c’est une condition fondamentale pour qu’ils puissent exercer leurs droits, s’engager en tant que citoyens et participer activement à la vie collective.
Pourtant l’accès à l’information est très inégal suivant les publics jeunes, leur milieu socioculturel, leur territoire…
Les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle sont devenus une source incontournable d’information pour les jeunes, et les collectivités tentent de s’en saisir, souvent avec difficulté. Les adultes peinent à comprendre comment les jeunes perçoivent les messages institutionnels, ce qui complique les démarches de communication. Cela soulève plusieurs enjeux : le ciblage des publics, la hiérarchisation des contenus, l’adaptation du ton et des formats à l’identité du territoire, ainsi que la capacité à toucher une diversité de jeunes. Les institutions rencontrent également des obstacles pour susciter l’intérêt des jeunes, qui se montrent parfois réticents à s’engager avec des acteurs perçus comme éloignés de leurs préoccupations. Ces pratiques contribuent à une infobésité, marquée par une surabondance de contenus diffusés par une multitude d’acteurs, y compris hors du cadre institutionnel. Dans ce contexte, il devient essentiel d’intégrer une réflexion sur l’éducation aux médias dans les stratégies de communication.
Pour les jeunes de notre réseau, l’information passe surtout par la communication interpersonnelle (entre jeunes, entre jeunes et élu·e·s). Le support papier est perçu comme un gage de sérieux et de qualité, et l’information locale suscite chez eux un intérêt particulier.
La Boussole des jeunes, service numérique de l’État à destination des 15-30 ans, recense et explicite les services mobilisables par les jeunes à l’échelle d’un territoire spécifique.
En cours de déploiement, elle est tout à fait opérationnelle dans le Tarn sur les thématiques du logement, de la santé et de la mobilité internationale.
Adapter son discours aux codes et aux usages des jeunes pour mieux capter leur attention est une nécessité.
La Nouvelle-Aquitaine a développé des codes adaptés aux jeunes pour mieux communiquer avec eux et leur faire passer ses messages.
La Mission locale du pays d’Aix-en-Provence a créé Prank ta ML : des vidéos humoristiques pour faire connaître ses actions et valoriser les expériences des jeunes.
Impliquer les familles dans le processus d’information permet de mobiliser des relais prescripteurs auprès des jeunes, tout comme le travail collaboratif entre les conseils de jeunes et les services de la collectivité renforce la pertinence des messages à leur destination.
La ville de Strasbourg, par exemple, communique des infos jeunesse aux parents directement via ses réseaux sociaux.
Privilégier un canal descendant permet de centraliser l’information et d’éviter sa dispersion.
À Rumilly, la collectivité applique le principe du sablier : elle se place au centre du flux, collecte les données, les organise, puis les diffuse de manière claire et cohérente vers le plus grand nombre.
La Région Nouvelle Aquitaine donne accès à des informations et guides sur la scolarité après la 3ème sur son site internet.
La capacité à décrypter les informations et à se faire une opinion est aussi un enjeu pour que les jeunes construisent leur libre-arbitre. L’EMI (éducation aux médias et à l’information) est pour cela un outil important et de nombreuses collectivités mènent des actions en lien avec des partenaires (CLEMI centre pour l’éducation aux médias et à l’information, le réseau Info jeunes…).
Des ressources existent aussi sur des thématiques plus précises comme :
L’Anacej travaille sur ce sujet avec ses adhérents à travers les rencontres du réseau, l’accompagnement personnalisé, la formation, les Prix Anacej, le Comité Jeunes, les publications et lettres d’information, le relais d’actions des partenaires nationaux…
Quelques exemples récents :
En 2023 un atelier sur les « fake news » a été organisé lors des Rencontres nationales, en 2025 un guide sur la communication pour et avec les jeunes a été édité, envoyé à tous les adhérents et une rencontre Anacej Bonjour a été consacrée au sujet, une rencontre du réseau des régions a porté sur l’information jeunesse…
